La Revue hebdomadaire, 16/02/1918 : réclame pour le "Sinubérase"

Bien le bonjour les amis... Le sommes nous d'ailleurs, "amis" ? J'aime à penser que oui, mais si cela dérange quelqu'un, je suis prêt à l'accepter comme non-ami, voire comme ennemi, tant il est vrai que l'on a besoin d'un bon ennemi

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Personnellement j'ai déjà un ennemi intime, Michel C., que je déteste et qui me déteste depuis la petite section de maternelle, mais dont je n'ai plus de nouvelles depuis la fin du collège. Mais je sais que quelque part Michel existe et je le déteste pour ça... Houlala, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé au moins... Du moins rien de trop grave.

M'égaré-je ? Je crois bien que oui et dès le début en plus, alors plouf plouf, reprenons :

Bien le bonjour les amis,

C'est donc aujourd'hui ma rentrée sur l'Internet et pour commencer tout doucement sans trop me, et vous casser la tête, je vais à nouveau vous présenter une image de réclame.

Je ne reviens pas sur l'imbécilité crasse des publicitaires et je laisse à d'autres le soin de s'attaquer à la pub du 21ème siècle, pour ma part je ne m'attaque qu'à la pub du début du 20ème siècle, car c'est plus marrant et plus facile. Et comme je le dis toujours : "plus c'est facile, plus c'est mieux".

Cette publicité date donc de février 1918, et comme 97,2% des réclames à l'époque, elle nous vante les qualités de remèdes ou de médicaments sous la forme de potions, de baumes, de cataplasmes ou de suppositoires, afin de guérir les maux de ventre. Le mal de ventre, le mal du siècle ?

Voyons donc la réclame en question :

Maigret et le gros intestin
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France 

Le document sur Gallica

Nous avons, tout d'abord ce titre : Sinubérase, policier de l'intestin. Je ne sais pas vous, mais moi, avec un titre pareil je me dis que ça aurait fait une chouette bédé pour les enfants, ou bien un chouette reportage d'investigation d'une des chaîne de la TNT qui ressemblent tellement à une caricature de TF1 :

"Aujourd'hui dans notre série sur la police de l'extrême et après nos reportages sur les CRS en zlips de bain sur les plages nudistes à Lacanau et celui sur la brigade des mœurs dans les boîtes de strip-tease à Manille, voici un reportage sur les policiers de l'intestin !!!"

Qu'apprenons nous ensuite : Nous avons affaire là à un ferment lactique "trapus et vivace" (sic!). Imaginez le, ce ferment lactique, comme un boxeur dans ses cordes, prêt à en découdre, un genre de Lino Ventura, "Ferment le Trapus" qu'on l'appelle.

Figurez vous, et moi même je l'ai appris en lisant cette réclame, que les fermentations intestinales anormales sont les causes de l'auto intoxication (je sais pas, ne me demandez pas et je ne veux pas savoir), des maladies de peau (parfaitement... les fermentations intestinales anormales... des maladies de peau... oui oui), de la vieillesse prématurée (tutafé) et des diarrhées (là faut p'têt' pas déconner, la vieillesse prématurée je veux bien, mais les diarrhées, non, tout le monde sait que c'est la phlébite qui est responsable).

Alors que nous dit la posologie : vous avalez une demie douzaine de comprimés et hop vous avez une garnison de policiers bulgares dans le bidouf qui vous font circuler tous les anormaux, hop hop hop, "énergie et vigilance" sont leurs maîtres mots.

Au détour de ce paragraphe on apprend que le bifidus existait déjà à l'époque, mais il n'était pas actif comme aujourd'hui, alors c'était sans doute beaucoup moins bien.

Et puis encore mieux, ils nous les montrent ces bacilles, à la loupe, avec leurs petits képis, leurs moustaches qu'ils se frisent de leur petits flagelles, tandis qu'ils font tournoyer leurs petites matraques par la lanière.

L'évacuation des indésirables se fait manu-militari, à la manière d'une brigade de CRS évacuant un camp de Roms, l'année dernière sous l'ère Sarkozy. Puisque l'on parle de ça, heureusement aujourd'hui ça a changé. Hum !

Quant à la justification médicale du Dr De Faucher, je n'ai rien à en dire, parce qu'il ne me semble pas que ce bon docteur nous dise lui même grand chose...  à part peut-être... ah bah non rien, il ne dit rien, un vrai modèle de "je ne mouille pas du tout".

Ce sera tout pour aujourd'hui, et je vous remercie de votre attention.